Petit avertissement avant de commencer: tout ça s'est réellement passé
"Je me disais bien que ça ne fonctionnerait pas"
Le contexte est le suivant: un développeur avait terminé (c'est ce qu'il prétendait) le développement d'une application Web en Java et l'avait déployée dans l'environnement d'acceptance. Un collègue architecte effectue alors quelques tests et réussit à planter l'application (le beau plantage, avec affichage de l'exception sur l'écran de l'utilisateur).Il appelle le développeur et lui montre: "là j'entre ça et je clique là et… (boum)". Le développeur contemple l'écran avec un petit sourire: "ah ça… Je me disais bien que ça ne fonctionnerait pas."
"Je n'en reçois que 170"
Attention, signe d'incompétence.Cette phrase, c'est le cri d'alerte lancé par un responsable d'équipe de développement aux administrateurs DB. En temps qu'architecte, je suis en copie du mail (et de la réponse qui va suivre).
Ce responsable explique dans son mail qu'il interroge une base de données, mais en limitant le nombre de lignes renvoyées à 200. Il fournit aussi sa requête SQL. Son inquiétude vient du fait que le résultat n'est pas celui attendu: au lieu de recevoir les 200 lignes, il n'en reçoit que 170.
Réponse des DBA à l'intéressé: "ta table ne contient que 170 lignes".
"L'application sera multilingue grâce à…"
C'est l'histoire d'une application qui devait être personnalisée en fonction de la société qui l'utilisait: couleurs, logos et langues.Au cours de nos premières réunions d'architecture, nous avons expliqué que le problème des chartes graphiques différentes serait résolu par l'utilisation de CSS différentes. Quant à la question du multilinguisme, elle était à la fois trop simple et trop complexe pour ces réunions préparatoires et fut laissée de côté.
Un directeur informatique suivait ces réunions d'architecture.
Au cours d'une présentation faite à l'ensemble du management, alors qu'on demandait aux architectes d'expliquer leurs premières constations, c'est ce directeur, sans doute pressé de se mettre en avant, qui prit la parole.
Il expliqua entre autres que "l'application serait multilingue grâce à l'utilisation de CSS adéquats". Les architectes, eux, regardaient leurs chaussures et se mordaient les joues pour rester sérieux.
"Même quand on connaît, c'est compliqué"
Alors qu'un chef de projet demandait à un responsable d'équipe de développement (le même qui voulait ses 200 lignes) de montrer le code d'une de ses applications à un développeur d'une autre équipe, il essuya un refus justifié en ces termes: "non, c'est trop compliqué, même quand on connaît, c'est compliqué".Non mais… sérieusement quoi…
Pour terminer cette série de perles, voici trois petites phrases lues dans des rapports de progression, des documents très officiels sur l'état d'avancement du projet, envoyés au comité de pilotage et écrits par le chef de projet. Au fait, ce chef de projet était... le responsable d'équipe déjà cité."L'analyse fonctionnelle a débuté plus sérieusement la semaine du 4 mars". Et avant, c'était quoi? Une partie de rigolade?
Quatre mois plus tard, sur le même projet: "Un rapport de progression aurait dû être produit le 16 mais il est resté dans mes brouillons, mauvais point pour le chef de projet (c'était mon dernier jour avant mes vacances)".
Et finalement, 8 mois après le premier rapport, l'appréciation globale du projet est "moyenne". Pourquoi? C'est expliqué dans le rapport: "nous sommes loin d'être en avance". Et un peu plus loin, "cette semaine de test risque de s’étendre sur deux semaines".
Qui a dit que l'informatique n'était pas drôle?